-
Par eva-maïa le 22 Novembre 2008 à 08:00
Sur le chemin près du bois
J'ai trouvé tout un trésor :
Une coquille de noix
Une sauterelle en or
Un arc-en-ciel qu'était mort.
A personne je n'ai rien dit
Dans ma main je les ai pris Il m'a dit sans aboyer
Et je l'ai tenue fermée "Cette nuit tu vas rêver."
Fermée jusqu'à l'étrangler
Du lundi au samedi. La nuit il faisait si noir
Que j'ai cru à une histoire
Le dimanche l'ai rouverte Et que tout était perdu.
Mais il n'y avait plus rien
Et j'ai raconté au chien Mais d'un seul coup j'ai bien vu
Couché dans sa niche verte Un navire dans le ciel
Comme j'avais du chagrin. Traîné par une sauterelle
Sur des vagues d'arc-en-ciel !
René de Obaldia (Innocentines)
photo eva baila ©
39 commentaires -
Par eva-maïa le 11 Novembre 2008 à 22:32
A noir, E Blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes,
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,
Golfes d'ombre ; E, candeurs des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;
U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides
Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux ;
O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges :
- O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux !
***
16 commentaires -
Par eva-maïa le 9 Novembre 2008 à 00:00
MEMENTO MEMENTO
Quand je mourrai Cuando yo me muera,
Enterrez-moi avec ma guitare enterradme con mi guitarra
Sous le sable. bajo la arena.
Qaund je mourrai Cuando yo me muera,
Entre les orangers entre los naranjos y la hierbabuena.
Et la menthe.
Quand je mourrai Cuando yo me muera,
Enterrez-moi, si vous voulez, enterradme si queréis
Dans une girouette. en una veleta.
Qauand je mourrai ! Cuando yo me muera !
(Le Livre du Cante Jondo, Federico Garcìa Lorca
Traduit par Félix Gattegno)
un grand merci à Sébastien Poutrain qui m'a gentiment posté l'original de ce poème de Lorca
http://www.notre-amerique-latine.com/
photo eva baila, Cap Blanc, Tunisie, mai 2OO8©
9 commentaires -
Par eva-maïa le 26 Octobre 2008 à 16:13
Viens, mon beau chat, sur mon coeur amoureux ;
Retiens les griffes de ta patte,
Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux,
Mêlés de métal et d'agate.
Lorsque mes doigts caressent à loisir
Ta tête et ton dos élastique,
Et que ma main s'enivre du plaisir
De palper ton corps électrique,
Je vois ma femme en esprit. Son regard,
Comme le tien, aimable bête,
Profond et froid, coupe et fend comme un dard,
Et des pieds jusques à la tête,
Un air subtil, un dangereux parfum
Nagent autour de son corps brun.
(Charles Baudelaire)
photo eva baila ©
7 commentaires
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique