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Par eva-maïa le 12 Juin 2013 à 08:44
Mon sombre amour d'orange amère
Ma chanson d'écluse et de vent
Mon quartier d'ombre où vient rêvant
Mourir la mer
Mon beau mois d'août dont le ciel pleut
Des étoiles sur les monts calmes
Ma songerie aux murs de palme
Où l'air est bleu
Mes bras d'or mes faibles merveilles
Renaissent ma soif et ma faim
Collier collier des soirs sans fin
Où le coeur veille
Est-ce qu'on sait ce qui se passe
C'est peut-être bien ce tantôt
Que l'on jettera le manteau
Dessus ma face
Coupez ma gorge et les pivoines
Vite apportez mon vin mon sang
Pour lui plaire comme en passant
Font les avoines
Il me reste si peu de temps
Pour aller au bout de moi-même
Et pour crier Dieu que je t'aime
Je t'aime tant, je t'aime tant
Louis Aragon.
Le répons au poète.
ô ma Lumière, ô ma Lumière,
Galets polis où vient mourir l'amer,
Mer d'opale ou mer turquoise,
Toutes les mers sont Toi...
Sous la neige ou sous le soleil
Il me reste si peu de temps,
Pour faire un collier de mes mots
Et faire taire tous mes regrets
Si peu de temps, si peu de temps...
eva, © 23 avril 2013
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Par eva-maïa le 19 Mai 2013 à 11:07
" Votre amour, Madame, m'a fait entrer dans les cités de la tristesse
Et moi, avant votre amour,
Je n'étais jamais entré dans les cités de la tristesse
Je ne savais pas que les larmes sont l'humain
Que l'humain sans tristesse ne sont que le souvenir de l'humain.
Votre amour m'a appris à être triste,
et depuis des siècles, j'avais besoin d'une femme qui me rende triste.
D'une femme entre les bras de qui je pleurerais comme un oiseau,
d'une femme qui ramasserait mes débris tels les éclats d'un vase brisé...
Votre amour, Madame, m'a enseigné les pires manières
[...] Il m'a appris à sortir de chez moi pour errer dans les rues
Et à pourchasser votre visage sous la pluie et dans la lueur de la Lumière,
A cueillir de vos yeux des millions d'étoiles !
ô femme qui a bouleversé le monde, ô ma douleur !
Votre amour, Madame, m'a fait entrer dans les cités de la tristesse...
[...] Votre amour m'a appris à me conduire comme un enfant
A dessiner votre visage avec la craie sur les murs
ô femme qui a bouleversé mon histoire
Je suis égorgé en vous... de bout en bout
Votre amour m'a appris comment se modifie le cours du temps
que lorsque j'aime, la terre cesse de tourner,
Il m'a appris les choses qui ne m'étaient jamais venues à l'esprit
Alors, j'ai lu les contes d'enfant
Je suis entré dans les palais des merveilles
Et j'ai rêvé de mon mariage avec la fille du Sultan
la fille aux yeux plus clairs que l'eau des baies
celle aux lèvres plus tendres que la fleur du grenadier
Et j'ai rêvé que je l'enlèverai comme le firent les princes cavaliers
Et j'ai rêvé que je lui offrirai des colliers de perles et de coraux...
Votre amour, Madame, m'a enseigné ce qu'est le délire
Il m'a appris comment le temps s'enfuit
sans que vienne la fille du Sultan
sans que vienne la fille du Sultan
sans que vienne la fille du Sultan."
Nizar Qabbani (L'école de l'amour)
source de l'illustration : link
6 commentaires -
Par eva-maïa le 26 Mars 2013 à 23:04
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