• "Il y a sur terre de telles immensités de misère, de détresse, de gêne et d'horreur, que l'homme heureux n'y peut songer sans prendre honte de son bonheur. Et pourtant ne peut rien pour le bonheur d'autrui celui qui ne sait être heureux lui-même. Je sens en moi l'impérieuse obligation d'être heureux. Mais tout bonheur me paraît haïssable qui ne s'obtient qu'aux dépens d'autrui et par des possessions dont on le prive. Un pas de plus et nous abordons la tragique question sociale."

    André Gide (Les nouvelles nourritures)

    photo eva baila (copyright 2008)


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  • Lionel Walden Train at night

     

    "Par delà le carambolage des rails croisés, les poteaux comptaient la campagne, les fils mesuraient la fuite en sifflant. Un champ de blé gicla d'un talus. Une petite ville se bâtit au galop et puis dégringola dans la pente. Un bref tunel goba le reste et vomit une boule de fumée et des collines bleues.

    Enfin, parurent des contrées semblables où la guerre a passé. Des grillages, des baraques, des touffes, des tas.Un camion qui perdait sa bâche courait dans la poussière comme une volaille effarouchée.

    Les premières maisons se levèrent dans les terrains vagues comme des échelles.

    Un fossé noirci, des rues, des cours, des linges, des rues, des façades, des cheminées, des rues : on arrivait."

     

    Luc Dietrich

    (Le bonheur des tristes, Introduction à la vie commune) 

    source : http://www.espritsnomades.com/sitelitterature/dietrich.html

     

    illustration : Lionel Walden, Train at night

     

     


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    Neige d'été



    - Qu'est-ce qu'il y a ici ? dit Alise pensive.
    - Oh ! dit Nicolas. C'est cette maladie, ça nous bouleverse tous, ça s'arrangera et je rajeunirai.
    Chloé était allongée sur son lit, vêtue d'un pyjama de soie mauve et d'une longue robe de chambre de satin piqué, d'un léger beige orange. Autour d'elle, il y avait beaucoup de fleurs et, surtout, des orchidées et des roses. Il y avait aussi des hortensias, des oeillets, des camélias, de longues branches de fleurs de pêcher et d'amandier et des brassées de jasmin. Sa poitrine était découverte et une grosse corolle bleue tranchait sur l'ambre de son sein droit. Ses pommettes étaient un peu roses et ses yeux brillants, mais secs et ses cheveux légers et électrisés comme des fils de soie.

    Extrait de "L'écume des jours" (Boris Vian)

    DSC01058chloé


    photos (roses neige d'été et bleu pervenche) eva baila ©

     

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    Le Roi Al Mu’tamid (1040-1095) succéde à son père sur le trône de Séville en 1068. C’est un souverain raffiné, cultivé, un poète d’une grande sensibilité, ami des belles lettres, qui attire une pléiade de poètes illustres parmi lesquels Ibn al-Labbâna, Ibn’Ammâr, ou le grand Ibn Zaydûn. Sa cour est l’une des plus brillantes des Rois des Taïfas.

     

    En 1089 et 1090 les Almoravides s’emparent de son royaume, le destitue en 1091, l’exile au Maroc, où il meurt en 1095 à Aghmat.  

     

    Sa poésie de l’exil continue à nous émouvoir, nous révèlant un homme plein de dignité et de noblesse dans le malheur  de l’exil.

     

    Mausolée d'Al Mut Amid 





















    Mausolée du Roi Al Mutamid à Aghmat (au Sud de Marrakech en direction de l'Ourika) link


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