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    "Bou-Saada, la reine fauve vêtue de ses jardins obscurs et gardée par ses collines violettes, dort, voluptueuse au bord escarpé de l'oued où l'eau bruisse sur les cailloux blancs et roses. Penchés comme en une nonchalance de rêve sur les petits murs terreux, les amandiers pleurent leurs larmes blanches sous la caresse du vent... Leur parfum doux plane dans la tiédeur molle de l'air, évoquant une mélancolie charmante...

     

    C'est le printemps et, sous ces apparences de langueur, et de fin attendrie des choses, la vie couve, violente, pleine d'amour et d'ardeur, la sève puissante monte des réservoirs mystérieux de la terre, pour éclore bientôt en une ivresse de renouveau."

     

    Isabelle Eberhardt (Pleurs d'amandiers) 1903

    A Maxime Noiré, le peintre des horizons en feu et des amandiers en pleurs.

    http://fr.wikisource.org/wiki/Pleurs_d%E2%80%99amandiers

     

    photo wikipedia

     

     et voici le lien vers un blog ami, aux magnifiques photos des cascades de fleurs d'amandiers...

    http://photoeil.canalblog.com/archives/2013/02/11/26387547.html


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    Pour la Saint Valentin, il m'a dit que "j'étais une fleur de la montagne... nous sommes toutes des fleurs de la montagne"... alors... je lui ai donné tout le plaisir que j'ai pu"... "et mon coeur battait comme un fou"... "et j'ai dit oui !"

     

    Molly Bloom interprétée par Céline Sallette (Ulysses de James Joyce)


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    Danae

     

     

    " Beaux jours de sable et de soleil ! Rien d'amer ne soulevait mon coeur. J'avais trouvé le fond de ma respiration morale. La force joyeuse de la terre était en moi. Je me sentais immortelle et si riche dans ma pauvreté !

     

    Après les battues et les randonnées dans le pays sombre de Ben-Zireg, le soir, sous les tentes applaties par l'espace, quand les dernières notes du clairon avaient agrandi le silence, nous nous couchions près des chevaux entravés aux piquets et qui mâchaient lentement leur poignée d'orge. Rien ne marquait plus l'heure. Bien souvent j'aspirais l'air annulé comme si le temps s'était arrêté. Je me souviendrai toujours de ces veillées si calmes dans une atmosphère de danger. Nous arrosions nos galettes azymes de nombreuses tasses d'un thé à la menthe préparé sur un feu d'alfa et d'épines, et nous restions longtemps à écouter le vent. Près des brindilles éteintes, commençaient alors d'interminables récits de la plus vague géographie, mais je savais toujours y mêler à point la citation attendue qui donnait au récit l'estampille de la vérité éternelle. Si complète est la discrétion musulmane qu'on ne me demandait rien de plus."

     

    Isabelle Eberhardt (Notes de route : Maroc, Algérie, Tunisie)

     

    La photo est de mon amie Danae : http://danae.unblog.fr/2010/01/20/voyage-dans-le-hoggar-68-charles-de-foucauld-suite/   


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    " Des hommes ont pu être à certains moments de leur existence des amants passionnés, mais il n'en est pas un  qu'on puisse définir comme "un grand amoureux" ; dans leur emportement les plus violents, ils n'abdiquent jamais totalement ; même s'ils tombent à genoux devant leur maîtresse, ce qu'ils souhaitent encore c'est la posséder, l'annexer ; ils demeurent au coeur de leur vie comme des sujets souverains ; la femme aimée n'est qu'une valeur parmi d'autres ; ils veulent l'intégrer à leur existence, non engloutir en elle leur existence entière. Pour la femme, au contraire, l'amour est une totale démission au profit d'un maître."

     

    Simone de Beauvoir (Le deuxième sexe)

     

    illustration : Dante Gabriel Rossetti


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