•  

     

     

    "Je ne suis qu'apparemment ici.

    Loin de ces jours que je vous ai donnés

    Est projetée ma vie.

     

    Malhabile conquérant par mes cris gouvernés,

    Où vous m'apercevez, je ne suis qu'un étranger !

    Gestes d'amour partout éparpillés,

    Je me fraye une voie isolée, désertée.

     

    D'une science à l'autre j'ai pris terrier,

    Lièvre apeuré sentant sur lui braqué

    Le fusil savant et sûr de la destinée.

     

    Aucune terreur ne m'a manqué."

     

    Armand Robin. 

    Armand... Armand ! au nom d’ici, au visage d’ici, au langage d’ailleurs…

    A t’excuser toujours de vivre, de ne point souffrir assez, de chercher les mots qui te fuient,

    A regarder les autres défiler, à les écouter vociférer, à voir les trains passer…

    A ne point suivre le troupeau, mais prendre les chemins de traverse,

    A ne plus boire aux fontaines ni aux bouches trompeuses,

    A ne plus croire en rien, à ne plus avoir faim,

    Tu t’es perdu, et je t’ai trouvé enfin…

    eva, 13 juin 2016

     

    photo Katia Chausheva ici 

      


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  • "Je garde dans la solitude" Max Jacob

     

    Je garde dans la solitude

    Comme un pressentiment de toi.

    Tu viens ! Et le ciel se déploie,

    La forêt, l'océan reculent.

    *

    Tous deux le soleil nous désigne

    Par-dessus la ville et les toits

    Les fenêtres renvoient ses lignes

    Les fleurs éclatent comme des voix.

    *

    Lorsque ton jardin nous reçoit,

    Ta maison prend un air étrange :

    Comme un reflet la véranda

    Nous accueille, sourit et change.

    *

    Les arbres ont de grands coups d'ailes

    Derrière et devant les buissons.

    La vague, au loin, parallèle,

    Se met à briller par frissons.

    *

    Je garde dans la solitude

    Comme un pressentiment de toi.

    Tu viens ! Et le ciel se déploie,

    La forêt, l'océan reculent.

     

    Max Jacob

     


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    Conversation (Jean Tardieu)

     

          Comment ça va sur la terre ?

    -         ça va, ça va, ça va bien

    Les petits chiens sont-ils prospères ?

    -         Mon Dieu oui, merci bien.

    Et les nuages ?

    -         ça flotte .

    Et les volcans ?

    -         ça mijote.

    Et les fleuves ?

    -         ça s’écoule.

    Et le temps ?

    -         ça se déroule.

    Et votre âme ?

    -         elle est malade

    le printemps était trop vert,

    elle a mangé trop de salade.

    Jean Tardieu.

     

    Conversation (Jean Tardieu)


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    La douceur... Federico !

     

    "La poésie ne veut pas d'adeptes, elle veut des amants" Federico Garcìa Lorca.  

     

    La douceur... Federico !

     

    "Pour la prodigieuse Antonia Merce, avec la tendre et ardente admiration de Federico Garcia Lorca"

     

     


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