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Par eva-maïa le 13 Juin 2016 à 09:05
"Je ne suis qu'apparemment ici.
Loin de ces jours que je vous ai donnés
Est projetée ma vie.
Malhabile conquérant par mes cris gouvernés,
Où vous m'apercevez, je ne suis qu'un étranger !
Gestes d'amour partout éparpillés,
Je me fraye une voie isolée, désertée.
D'une science à l'autre j'ai pris terrier,
Lièvre apeuré sentant sur lui braqué
Le fusil savant et sûr de la destinée.
Aucune terreur ne m'a manqué."
Armand Robin.
Armand... Armand ! au nom d’ici, au visage d’ici, au langage d’ailleurs…
A t’excuser toujours de vivre, de ne point souffrir assez, de chercher les mots qui te fuient,
A regarder les autres défiler, à les écouter vociférer, à voir les trains passer…
A ne point suivre le troupeau, mais prendre les chemins de traverse,
A ne plus boire aux fontaines ni aux bouches trompeuses,
A ne plus croire en rien, à ne plus avoir faim,
Tu t’es perdu, et je t’ai trouvé enfin…
eva, 13 juin 2016
photo Katia Chausheva ici
7 commentaires -
Par eva-maïa le 16 Mai 2016 à 09:49
Je garde dans la solitude
Comme un pressentiment de toi.
Tu viens ! Et le ciel se déploie,
La forêt, l'océan reculent.
*
Tous deux le soleil nous désigne
Par-dessus la ville et les toits
Les fenêtres renvoient ses lignes
Les fleurs éclatent comme des voix.
*
Lorsque ton jardin nous reçoit,
Ta maison prend un air étrange :
Comme un reflet la véranda
Nous accueille, sourit et change.
*
Les arbres ont de grands coups d'ailes
Derrière et devant les buissons.
La vague, au loin, parallèle,
Se met à briller par frissons.
*
Je garde dans la solitude
Comme un pressentiment de toi.
Tu viens ! Et le ciel se déploie,
La forêt, l'océan reculent.
Max Jacob
16 commentaires -
Par eva-maïa le 24 Avril 2016 à 17:18
Comment ça va sur la terre ?
- ça va, ça va, ça va bien
Les petits chiens sont-ils prospères ?
- Mon Dieu oui, merci bien.
Et les nuages ?
- ça flotte .
Et les volcans ?
- ça mijote.
Et les fleuves ?
- ça s’écoule.
Et le temps ?
- ça se déroule.
Et votre âme ?
- elle est malade
le printemps était trop vert,
elle a mangé trop de salade.
Jean Tardieu.
5 commentaires -
Par eva-maïa le 16 Novembre 2015 à 14:08
"La poésie ne veut pas d'adeptes, elle veut des amants" Federico Garcìa Lorca.
"Pour la prodigieuse Antonia Merce, avec la tendre et ardente admiration de Federico Garcia Lorca"
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