• Amarg

     

    A-xuya atbir niɣ aḥbib n-yani
    Ad ukan laḥ iqqan-d ad jluni

    [...]

    Imma axlawi ur sar giwrn
    Mladd Ihwa-ns, ira ad jluni.

    Lḥaj Belɛid

     

    "ô mon ami ! Les belles sont semblables aux colombes

    Dès qu'elles disparaissent, elles sont à jamais perdues

    [...]

    Méfiez-vous de la colombe sauvage

    Elle ne s'habituera jamais à vous

    Toujours elle cherchera à s'envoler."

    Lḥaj Belɛid

     

    Lḥaj Blɛid, originaire de Wijjan, localité située à une dizaine de kilomètres à l'est de Tiznit, fut l'un des grands maîtres de la poésie des rrways qui a formé plusieurs générations de chanteurs. Ce rrays , mort en 1946, était un grand voyageur et un lettré ṭṭalb qui a étudié à la zaouïa de Ḥmad U-Musa à l'extrême ouest de l'Anti-Atlas. Lḥaj Belɛid a enregistré quelques unes de ses chansons chez Baidaphon. Mais malheureusement, des ces enregistrements (disques 78 tours) une bonne partie des chansons est presque inaudible.

    Source : AMARG (Abdallah El Mountassir) Chants et poésie amazighs (Sud-Ouest du Maroc) Editions L'Harmattan.

     

     


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    Naples 31

     

    "Dans les rues de la ville il y a mon amour. Peu importe où il va dans le temps divisé. Il n'est plus mon amour, chacun peut lui parler. Il ne se souvient plus ; qui au juste l'aima ?

     

    Il cherche son pareil dans le voeu des regards. L'espace qu'il parcourt est ma fidélité. Il dessine l'espoir et léger l'éconduit. Il est prépondérant sans qu'il y prenne part.

     

     

    Naples 35

     

     

    Je vis au fond de lui comme une épave heureuse. A son insu, ma solitude est son trésor. Dans le grand méridien où s'inscrit son essor, ma liberté le creuse.

     

    Dans les rues de la ville il y a mon amour. Peu importe où il va dans le temps divisé. Il n'est plus mon amour, chacun peut lui parler. Il ne se souvient plus ; qui au juste l'aima et l'éclaire de loin pour qu'il ne tombe pas ?"

     

                                               René Char (Allégeance, La Fontaine narrative - 1947)

     

     

    Naples 26

     

    photos eva ©  (Naples août 2010)


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  • Os de seiche (Eugenio Montale)

     

    Quando il tempo s'ingorga alle sue dighe / Lorsque le temps s'engorge entre ses digues

    la tua vicenda accordi alla sua immensa,/ tu accordes ton histoire à la sienne, immense,

    ed affiori memoria, più palese / et affleures, souvenir plus évident,

    dall'oscura regione ove scendevi, / de la région obscure où tu descendais,

    come ora, al dopopioggia, si riaddensa / comme à présent, après l'averse,

    il verde ai rami, ai muri  il cinabrese. / se recondense, le vert sur les branches, aux murs le vermillon.

     

    Eugenio Montale (Extrait de Os de Seiche in Poèmes choisis, 1916-1980 Poésie/Gallimard 1999)

     

    Os de seiche (Eugenio Montale)

     


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    "Mais avant tout je chante une pensée commune

    Qui nous unit aux heures obscures et dorées.

    L'art, sa lumière ne gâche pas nos yeux.

    C'est l'amour, l'amitié, l'escrime qui nous aveuglent.

    [...]

    Que les étoiles comme des poings sans faucon t'illuminent

    Pendant que ta peinture et que ta vie fleurissent"

     

    F.G.Lorca (traduit par Paul Eluard)

     

     

     


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